The History of Physiognomy

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Queen Mary University of London (London), Ecole Normale Supérieure (Paris), and Scuola Normale Superiore (Pisa)

 
 

 

 

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Marc Renneville


Physiognomy and Crime : from phrenology to the born criminal


In the nineteenth century, physiognomy lay at the heart of the creation of a science of criminal man. As a form of knowledge it was subject to dispute and never fully accepted. Gall, the inventor of phrenology rejected the ideas of Lavater and at the end of the century numerous anthropologists denied the possibility that a criminal could be recognised by his physical characteristics. Yet physiognomy was always present in criminology, in tension with existing ideas, simply as a marker or as a guide to a criminal typology. Gall’s disciples often reconciled cranioscopy with the study of faces, while some ‘spiritualist’ or ‘materialist’ physicians created taxonomies which sought to bring physiognomy in line with criminal characteristics. In France, just as Lombroso’s theory was attracting damning criticism, physicians proposed the idea of a ‘criminal anthropology’  (Lacassagne, Topinard, Manouvrier...) based on the notion of ‘professional type’ or of ‘ human degenerescence’ (Morel, Magnan).
The aim of this paper is to reexamine this ‘physiognomic moment’ in criminology, and to consider how it was theorised, how it was criticised and what was its siginificance. The idea is less to analyse the terms of the scientific controversy than to try to grasp the rationale within the physiognomic temptation. The ‘refutation’ of the criminal physique came moreover as much from the novel (e.g. Victor Hugo) and from famous cases (e.g. the Lacenaire affair) as from the scientific community.
Our hypothesis is that the search for the visual signs of criminality played a key role in the diffusion of criminological forms of knowledge in western culture. This role can be seem in works of vulgarisation, and the development of its use in novels (Balzac, Zola, etc), in popular crime reporting, and in the silent cinema. If in some sense Lombroso’s theory of the born criminal  marked the zenith of the paradigm of a ‘visual’ criminology, it also augured its decline in the doman of ‘scientific’ criminology.
The timing of this phenomenon also requires attention, moreover. It would seem that this decline was grounded less in scientific demonstration than in a transformation of criminology. This was first and foremost a social transformation. The decline of the physiognomic temptation in criminology started on the eve of the First World War, in a period in which criminology was becoming definitively institutionalised in western societies as an auxiliary science of law and sentencing. Yet at the same time, the visual representation of criminal danger cut itself off from science and became codified, sustained and mobilised in mass culture (the press, cinema, television). This change involved an epistemological shift too. If a minority of crimonologists did not give up the quest for the discovery of physical differences between the criminal and the good citizen, it drove its possibility into the domain of what was invisible to the naked eye (the brain, the genes, etc), developing what was tantamount to an ‘internal physiognomy’. One may thus wonder whether the latter sprang from an ‘epistemological break’ or if it was not rather an adaptation to new forms of scientificity (neurology, genetics, etc) and of criminality (sexual crimes, etc).

 

Physiognomonie et criminalité. De la phrénologie au criminel-né (résumé)


La physiognomie est au cœur de l'élaboration d'une science de l'homme criminel au 19e siècle. Certes, ce savoir est polémique, jamais acquis : Gall, inventeur de la phrénologie, rejette les thèses de Lavater et à la fin du siècle, nombreux sont les anthropologues qui récusent toute possibilité de caractériser un criminel par ses traits physiques. La physignomonie pourtant, n'a jamais cessé d'être présente en criminologie, en tension, comme simple indice ou pour guider une typologie des criminels. Les disciples de Gall ont souvent concilié la cranioscopie avec l'étude des visages et plusieurs médecins (« spiritualistes » et « matérialistes ») ont élaboré des classifications tentant de faire correspondre la physionomie avec les caractères criminels. En France même, alors que la théorie de Lombroso semble faire l'objet de vives critiques, des médecins défendent le projet d'une « anthropologie criminelle » (Lacassagne, Topinard, Manouvrier...) basée sur la notion de « type professionnel » ou de « dégénérescence humaine » (Morel, Magnan)
L'objectif de cette communication est de revenir sur ce « moment physiognomonique » de la criminologie, ses théorisations, ses critiques et ses enjeux. Il s'agira moins d'analyser les termes de la controverse scientifique que d'essayer de saisir la rationalité de cette tentation physiognomique. La « réfutation » du physique criminel vient d'ailleurs autant du roman (Victor Hugo par ex.) et de la chronique judiciaire (affaire Lacenaire) que de la communauté scientifique.
On fera l'hypothèse que la recherche des signes visuels de la criminalité a pu jouer un rôle clef de dans la diffusion des savoirs criminologiques dans la culture occidentale. Ce rôle peut être apprécié  à travers les ouvrages de vulgarisation, l'évolution de son usage dans le roman (Balzac, Zola...) et la presse populaire de fait divers et le cinéma muet. Si la théorie du criminel-né de Lombroso marque d'une certaine manière l'apogée de ce paradigme d'une criminologie « visuelle », il annonce aussi son déclin dans le champ de la criminologie « scientifique ».
On s'interrogera également sur ce moment. Il nous semble en effet que ce déclin s'appuie certainement moins sur une démonstration scientifique que sur une transformation de la criminologie. Transformation sociale, d'abord. Le reflux de la tentation physionomonique en criminologie s'amorce à la veille de la première Guerre mondiale, dans une période où la criminologie s'institutionnalise définitivement dans les pays occidentaux comme science auxiliaire du droit et de l'exécution des peines. Or, dans le même temps, la représentation visuelle du danger criminel s'affranchit de la science pour continuer à être codifiée, entretenue et mobilisée dans la culture de masse (journaux, cinéma, télévision...)
Évolution  épistémologique ensuite. Si une partie minoritaire de la criminologie ne renonce pas à la recherche et à la découverte d'une différence physique entre le criminel et l'honnête homme, elle en repousse la possibilité dans le domaine de l'invisible à l'œil nu (le cerveau, les gènes...). Une sorte de « physiognomonie  interne ». On peut dès lors se demander si celle-ci marque une « rupture épistémologique » ou si elle n'est pas plutôt une adaptation aux nouvelles formes de scientificité (neurobiologie, génétique...) et de criminalité (crime sexuel)

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